Lundi 15 Mai 2000
Stade toulousain-Grenoble: 33-18

Sous la canicule, le pack noir a pris le meilleur aux moments opportuns..

Il ne manquait que la canicule, ces fameuses premières chaleurs, pour agrémenter le pensum (trois matches en huit jours) des champions. De l'avis des joueurs et du referee, elle était intenable. Quand le hard labour devient hot et que les pépins s'accumulent, même un champion de France ne veut pas voir plus loin que le résultat. D'autant qu'il est tombé hier sur une équipe grenobloise très consistante, notamment en mêlée où le pack alpin a justifié sa réputation. Certes, il n'a pas tenu la distance et il a flanché aux instants cruciaux mais il a imposé aux Toulousains un combat permanent qui les obligea à puiser dans des réserves individuelles sérieusement entamées.


Grenoble et la fièvre jaune
Accompagné à la loge par son vieux pote Henri Fourès, maître Jean (Liénard) annonçait à la pause que la cause était entendue. Il craignait en effet que le deuxième carton jaune produise les mêmes effets que le premier et il voyait en l'occurrence aussi clair que derrière la mêlée du Football Club en 54. Tenir Toulouse en échec à quinze relevant presque de l'exploit, à quatorze le châtiment est garanti, à plus forte raison si le fautif persévère dans l'erreur. En intervenant sur Labit en position flagrante de hors- jeu, le promeneur solitaire Jean- Jacques Taofifenua avait évité un essai inévitable à quatre contre un mais il avait coûté un essai immédiat signé par la mêlée locale dont le nombre faisait la force pour propulser imparablement Labit en but par l'entremise de Cazalbou. Le talonneur alpin avait rejoint ses camarades depuis moins de cinq minutes qu'Alazet était pris à son tour par la fièvre jaune, décochant un coup de poing inutile à la fin d'une mêlée, peu avant le repos.


Pas de dérouillée cette fois
Ce qu'il n'avait su faire contre le Munster privé de Mullins, le Stade l'a réalisé deux fois hier, exploitant encore le handicap des visiteurs après le retrait des pom-pom girls. Récupérant le ballon sur introduction de Beaudon, la mêlée de Belot offrait en effet du nanan à ses trois-quarts en surnombre sur le grand côté, Paillat et Desbrosse ménageant à leur ailier droit un débordement imparable. Ayant mis sa rivale à la faute pour la première pénalité d'un surprenant (par sa nomination puis par sa réussite) buteur nommé Lapoutge, souveraine dans le dernier quart d'heure, la mêlée stadiste avait fait son oeuvre mais non sans mal.

Alors que l'essai de Paillat, à la faveur d'un « une-deux » Lapoutge-Bondouy, annonçait une nouvelle dérouillée des Grenoblois sur ce terrain, les Isérois avaient très vite recollé au score: Villard avait mis le premier le nez à la fenêtre puis Velo et Bastide avaient fait déborder l'excellent Albanese qui récidiva sur le fermé en deuxième période et dont on sait, depuis le Mondial, qu'il n'a pas besoin de beaucoup de place pour briller. Une sanction contre la mêlée stadiste avait même permis à Velo de placer le Football Club en tête... jusqu'au carton de Tao.

Considérablement remanié derrière, le champion a encore oublié deux essais pour des défauts agaçants dans la finition et adressé cinq passes à l'adversaire au premier acte. En outre, il a perdu d'entrée un certain Pelous mais, avec l'arrivée de Labit, Grenoble n'a pas forcément gagné au change. Grâce aux ravages causés par leur troisième n o 8, grâce à leur tenacité et leur opportunisme, les Toulousains ont réussi à se mettre les pieds au chaud. Sans parler du reste.



Le match
A TOULOUSE (Sept-Deniers). - Stade toulousain bat FC Grenoble 33 à 18 (mi-temps: 20 à 13).

Pour les vainqueurs: Trois essais de Paillat (6e), Labit (24e) et Lapoutge (44e); trois transformations de Penaud (1) et Lapoutge (2); quatre pénalités de Lapoutge (30e, 38e et 41e) et Marfaing (70e).

Pour les vaincus: Deux essais d'Albanese (10e et 63e); une transformation et deux pénalités (14e et 27e) de Velo.

Arbitrage de Patrick Thomas (Drôme-Ardèche).

Recette: 122.540 F pour 5.848 entrées payées.

Evolution du score: 7-0 Toulouse, 7-7, 10-7 Grenoble, 14-10 Toulouse, 14-13, 17-13, 20-13, 23-13, 30-13, 30-18, 33-18.

TOULOUSE: Jeanjean; Lapoutge (puis Marfaing, 61e), Desbrosse, Paillat (puis Bousses, 25e), Bondouy; (o) Penaud (puis Paillat, 25e), (m) Cazalbou (puis Fillol, 71e); Bouilhou (puis Lièvremont, 66e), Pelous (puis Labit, 2e), Lacroix; Belot (cap.), Miorin; Tournaire (puis Esposito, 54e), Bru, Soulette (puis Califano, 60e).

Buteurs: 1/1 transformation pour Penaud; 2/2 transformations et 3/3 pénalités pour Lapoutge; 1/2 pénalité pour Marfaing; 0/1 drop pour Paillat.

GRENOBLE: Van Rensburg (puis Bastide, 4e); Lugier, Villard (puis Rimet, 59e), Velo, Albanese; (o) Stanley, (m) Beaudon (puis Ringeval, 57e); Alazet (puis Amapakabo, 54e), W. Taofifenua (cap.), Carré; Jolmes (puis Pochon (48e), Vaitanaki; Rondinelli (puis Gomez, 48e), J.-J. Taofifenua, Tolofua (puis Muaiava, 63e).

Cartons jaunes: J.-J. Taofifenua (24e, entraînant la sortie d'Alazet au profit de Gomez) et Alazet (38e).

Buteur: 1/2 transformation et 2/2 pénalités pour Velo.

NOTE DU MATCH: 12/20.

HOMME DU MATCH: Christian Labit.
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