"Nous nous sommes vus trop beaux"
GRENOBLE-CABBG (POULE 1). --Bordeaux-Bègles a été largement dominé (40-0)
Le CABBG nourrissait quelques espoirs de victoire en se rendant à Lesdiguières, hier après-midi. Certes, il se doutait bien que Grenoble, déjà battu sur son herbe par le Stade Français puis par Montferrand, ne concevait pas de subir là une troisième défaite. Mais il y croyait quand même, appuyant cette intention sur les quelques certitudes acquises dans les dernières victoires enregistrées à Bègles.
Mais voilà, son comportement n'est décidément pas le même à l'extérieur qu'à Musard, son pré carré. Il est même radicalement opposé, pas tant sur le plan de l'envie que sur celui de la conviction. Ainsi a-t-il subi une lourde et indiscutable défaite là où il espérait s'imposer : « Nous avons littéralement explosé, commentait Christophe Reigt, le co-entraîneur de l'équipe girondine. Si l'on excepte les premières minutes où nous réalisons une bonne entame avec deux occasions franches, l'équipe grenobloise a complètement dominé la rencontre. Petit à petit, elle a eu la mainmise sur l'échange et nous a bousculés. Il n'y a rien à dire donc, les Grenoblois nous ont pris dans le volume de jeu et ont marqué à chaque fois qu'ils ont accéléré. Nous avons subi les impacts. Très vite, on a été menés 15-0, puis 18-0. Après, c'est toujours pareil, on donne du jeu pour essayer de refaire le retard, on s'expose aux contres et on prend des points. »
« Il faut arrêter de rêver ». Quarante points encaissés, six essais pris par une défense qui pourtant semblait donner des preuves de stabilité, la pilule est amère. Le CABBG tombe donc de haut, son entraîneur le confesse : « Oui, nous pensions être plutôt bien en défense et solides en conquête. Nous ne l'avons pas été hier. Comme quoi rien n'est acquis et nous nous sommes trop vite emballés sans doute. Nous nous sommes vus trop beaux après les succès sur Castres et Montauban. Aujourd'hui, nous revenons sur terre et nous devons nous voir comme nous sommes : une équipe de milieu de tableau qui n'est pas encore tirée d'affaire. Une équipe qui doit beaucoup travailler et apprendre. La défaite est collective, elle vient contre un adversaire qui a été plus fort que nous. Cela dit, nous n'avons pas le même état d'esprit à l'extérieur qu'à domicile. Comment comprendre, par exemple, qu'on soit capable un jour de bousculer le Stade Français et de perdre aujourd'hui tous les un contre un ? Ca aussi, ça s'apprend. »
« Il faut arrêter de rêver », demande encore Christophe Reigt à ses troupes. Rien n'est encore définitivement installé dans une poule qui réservera dans les cinq dernières journées à venir d'autres surprises. Pourtant, le CABBG sait que les points sont comptés pour obtenir le précieux sésame pour la poule de qualification aux demi-finales. Deux déplacements restent à faire encore au Stade Français et à Castres qui, en récupérant Romain Teulet et en incorporant... Thierry Lacroix, s'est redonné une efficacité sinon une âme.
Et puis, il faudra aussi l'un derrière l'autre mais à un mois d'intervalle arraisonner à Musard le champion de France Biarritz et l'AS Montferrand. Ensuite viendra Bourgoin : « Nous savions que ce serait dur, mais c'est dur pour tout le monde. Nous devons revenir terre à terre. Quand on prend une déroute comme celle d'aujourd'hui, il n'y a pas autre chose à faire que de l'accepter et de l'assumer. Il ne sert à rien de s'inventer de fausses raisons. C'est un coup d'arrêt. Tout le monde doit se remettre en cause et bosser. »
Pierre Sein
Grenoble cartonne !
Le Stade de Lesdiguières, seul stade épargné par les pluies automnales, était à la fête cet après-midi. Jamais inquiétés, les Grenoblois ont déroulé leur rugby et infligé un sévère 40-0 aux Bordelais.
Le succès des hommes de Delmas place les Grenoblois à la quatrième place du classement provisoire devant les Montferrandais et sont virtuellement qualifiés pour les play-offs.
Cette victoire, les Grenoblois l’ont acquise grâce à six essais (Frier, Benazech (2), Carmona, Bertrand, Brown) deux pénalités et deux transformations de l’arrière Benazech.
Bordeaux se retrouve à la sixième place provisoire.
M. P.
Grenoble sans pitié
TOP 16 / 9EME JOURNEE
01 décembre 2002
Grenoble a remporté la dernière rencontre de la 9eme journée, sur le score sans appel de 40 à 0, inscrivant notamment six essais. Grâce à ce succès, les Isérois remontent à la quatrième place de la poule 1. Bordeaux-Bègles va devoir se remettre au travail et oublier au plus vite cette déroute.
C’était une opposition entre deux formations qui n’avaient plus de temps à perdre. D’un côté, nous avions une équipe de Grenoble souvent décevante lorsqu’il s’agissait de tuer les matches, ce qui lui valut notamment des défaites honorables mais rageantes face à Montferrand ou le Stade Français. D’autre part, nous avions le CABBG, une équipe à recevoir lorsqu’on a besoin de points : en quatre rencontres loin de leurs bases, les hommes de Philippe Gimbert avaient effectivement ramené autant de… défaites. Quatrième avant la rencontre, Bègles-Bordeaux était à portée immédiate de Grenoble, étonnant promu.
Un vrai choc donc entre deux prétendants aux play-offs. Une rencontre qui s’est transformée en… démonstration de ce que Grenoble est capable de faire lorsqu’il joue à son vrai niveau. « Finis les cadeaux », avait prévenu Jacques Delmas avant la rencontre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses joueurs l’ont écouté, inscrivant notamment six essais. Le coach isérois constatera certainement avec délectation que la révolte est venue de l’un de ses joueurs les plus discutés, Frédéric Benazech, coupable dans son expression au pied face à Montferrand la semaine dernière (21-22), et auteur ce dimanche de deux essais. Le premier d’entre eux ressemble furieusement à un symbole : percée de Mark Beale – lui aussi pointé du droit pour son jeu au pied défaillant – qui passe entre deux Bordelais et transmet à Benazech qui aplatit. Grenoble menait 18 – 0 à la pause, Julien Frier ayant inscrit le premier essai en début de match, ce score récompensant la prise de risques permanente des Isérois.
La deuxième période ressemblait à une représentation des « Grenoble Globe Trotters » qui réussissaient tout ce qu’ils tentaient. Attentistes à l’entame de mi-temps, les coéquipiers de Martin-Culet encore excellent ce dimanche, passaient ensuite la vitesse supérieure et écrasaient des Bordelais complètement dépassés. 55eme minute : Benazech s’échappait encore et marquait son deuxième essai personnel. 65eme : Matiu intercepte entre deux joueurs et sert Carmona. 75eme : Daniel Brown qui revenait sut le terrain après un carton jaune, récupère un ballon et part seul Un véritable festival. Seul petit bémol, le jeu au pied qui a été une fois de plus décevant, Frédéric Benazech ratant ce dimanche encore quatre ( !) transformations. Mais tout ne peut pas toujours être parfait, non ?
