Le CSBJ hors sujet
Généreux dans l'effort et solidaire en défense, Grenoble a
remporté sans coup férir la deuxième manche du derby (17-5) face
à des Berjalliens atones et étrangement absents. C'est en
première mi-temps qu'ils ont perdu ce match atteignant la pause
avec un zéro pointé au tableau d'affichage, alors qu'ils
bénéficiaient pourtant de l'avantage du vent.
Au stade Lesdiguières : FC
Grenoble bat CS Bourgoin-Jallieu 17-5 (mi-temps 9-0).
Temps froid, terrain gras, vent en faveur du CSBJ en 1ère mi-temps,
puis de Grenoble après la pause, 15 000 spectateurs environ.
Arbitre : M. Gillet (Périgord-Agenais).
Les points pour Grenoble.- 1 essai Martin-Culet (59), 2 pénalités
Benazech (19, 32), 2 drops Beale (40) et Benazech (69).
Pour le CSBJ.- 1 essai Coux (48). Carton jaune.- A. Forest (18) au
CSBJ.
Évolution du score.- 3/0 (Grenoble), 6/0, 9/0 (mi-temps). 9/5,
14/5, 17/5.
«On a été mauvais !»
Aux tréfonds des vestiaires, Laurent Seigne a dressé un constat
clair et amer.
En quelques mots, il a résumé la triste prestation du CSBJ lors
d'un derby qui, s'il ne fut pas de mauvais goût, manqua néanmoins
de piment. Une nouvelle fois, les Berjalliens ont donné à leurs
adversaires les bâtons et les ballons pour les battre. Une nouvelle
fois, ils n'ont pas su prendre le match à leur compte, multipliant
les maladresses et les mauvais choix. Une nouvelle fois, ils ont
confondu vitesse et précipitation, cherchant la solution
individuelle au lieu de répondre collectivement à l'enthousiasme
des Grenoblois qui parvinrent à les faire déjouer, alors qu'ils
passèrent pourtant la majeure partie du temps confinés dans leur
camp.
Généreux dans l'effort, les coéquipiers de Frier firent preuve de
solidarité pour relever le défi physique que le CSBJ pensait
pouvoir leur imposer. Courageux et parfaitement organisés en
défense, ils se firent violence pour briser dans l'oeuf toutes les
initiatives de leurs adversaires. Réalistes, ils profitèrent de la
moindre occasion pour meubler le tableau d'affichage. Bref, ils
donnèrent une leçon de simplicité aux Berjalliens en présentant
un rugby sobre comme la qualité athlétique et brillant comme
l'envie.
Ce derby, le CSBJ le perdit en première mi-temps, au cours de
laquelle il récolta un zéro pointé, alors qu'il bénéficia
pourtant de l'appui du vent.
«On a été nuls au niveau de l'envie, de la stratégie et de la
jouerie», maugréait d'ailleurs Philippe Saint-André, de plus en
plus inquiet pour la qualification de son équipe. Les coéquipiers
de Nallet présentèrent une gabegie de rugby lors de cette
première mi-temps, indigne d'un prétendant à la qualification.
Battus en touche - ils allaient perdre une dizaine de ballons dans
le domaine des airs -, incapables de prendre un fort ascendant en
mêlée, où ils pensaient user leurs adversaires, laminés par
l'entrain grenoblois dans les regroupements, au sein duquel ils
«dégueulèrent» de nombreux ballons, ils s'essuyèrent les yeux,
comme au sortir d'un cauchemar, pour constater que la seule force ne
suffit pas toujours et que les orchestrations les mieux établies
peuvent aussi souffrir quelques couacs sinistres.
Tout et n'importe quoi Durant ces quarante premières minutes, les
Grenoblois ne cédèrent pas un pouce de terrain. Ils
s'accrochèrent non seulement au score et aux shorts des Berjalliens
avec la détermination du naufragé agrippé à sa planche de salut,
mais ils firent également preuve d'un froid réalisme. Leurs rares
incursions dans le camp berjallien furent couronnées de succès par
deux pénalités de Benazech et un drop de Beale. Tant et si bien
que Grenoble arriva à la pause nanti de neuf points d'avance (9-0).
Contre le vent, le plus dur semblait fait...
Les Berjalliens présentèrent un visage plus séduisant en début
de deuxième mi-temps. Le discours musclé de Saint-André, lequel
les avait placés devant leurs responsabilités, les poussa à
sortir enfin de leur torpeur et à relever la tête. Durant dix
minutes, ils abandonnèrent enfin le courant alternatif pour
brancher leur jeu sur le courant continu. Leurs efforts se
trouvèrent récompensés par un essai de Coux. Il prit naissance
sur un ballon glané par Bonnaire en touche sur lancer adverse.
Après un regroupement, Péclier ajusta une longue passe sautée
pour Davis, lequel décala Coux qui s'en alla marquer en coin. Les
supporters «ciel et grenat» pouvaient alors penser que le CSBJ
allait monter en puissance et pouvoir renverser la vapeur.
Cet espoir fut de courte durée, car les Berjalliens retombèrent
rapidement dans leurs travers. Alors qu'ils avaient lamentablement
gâché trois «penaltouches» auparavant, il en suffit d'une à
Grenoble pour trouver le chemin de l'essai par Martin-Culet. Alors,
certes, à partir de là, les coéquipiers de Nallet se ruèrent à
l'assaut de la ligne grenobloise, mais ils attaquèrent en ordre
dispersé. En ces instants critiques, sans animateur patenté, ni
stratège clairvoyant, ils firent tout et, surtout, n'importe quoi.
Ils oublièrent par exemple de tenter une pénalité sous les
poteaux grenoblois qui auraient pu les replacer dans le match à
14-8. En guise de quoi, ils se trouvèrent menés 17-5 après un
drop de Benazech. Ils n'utilisèrent pas non plus à bon escient
leur supériorité physique, alors que leurs adversaires baissèrent
nettement de pied au fil des minutes. Mais s'il pliait, le roseau
grenoblois ne rompait point.
Pourtant, en se montrant plus lucide en fin de match, le CSBJ aurait
pu remettre en cause la victoire de Grenoble. Mais, hier
après-midi, les protégés de Seigne et Saint-André étaient tout
simplement hors sujet. Ils ont une petite semaine pour retrouver
leurs esprits... et leur rugby avant d'accueillir Biarritz pour un
match à haute tension qu'ils doivent désormais impérativement
gagner. YVES BILLET
GRENOBLE.- Balan (Bigou 67e),
Martin-Culet, Vigna - Blaikie (Jackson 80e), Matiu - Frier, Chazalet,
Browne - Nicoud, Beale - Bertrand, Orengo, Lubbe, Carmona - Benazech.
CSBJ.- Mazet (Milloud 41e), Djoudi (Curnier 64e), Peyron (Pucciariello
19e) - Raschi, Nallet (Papé 74e) - Bonnaire (Bias 71e), Chabal,
Caillet - M. Forest (S. Bonnet 67e), Péclier - Coux, Venditti,
Davis, Tuni - A. Forest.
GRENOBLE, 26 jan (AFP) - Top 16 - 11e journée - Poule 1
A Grenoble (stade Lesdiguières), Grenoble bat Bourgoin 17 à 5
(9-0)
Terrain: bon état
Temps: froid, ensoleillé
Spectateurs: 14.000
Arbitre: M. Gillet (Périgord-Agenais)
Points:
Grenoble: 1 essai Martin-Culet (59), 2 pénalités Bénazech (18,
31), 2 drops Beale (39), Bénazech (69)
Bourgoin: 1 essai Coux (48)
Exclusion temporaire:
Bourgoin: Forest (18)
Remplacements:
Grenoble: Balan par Bigou (67),
Blaikie par Jackson (79)
Bourgoin: Mazet par Milloud (40),
Peyron par Pucciarello (40), Djoudi par Tournier (40), Forest par
Bonnet (67), Bonnaire par Bias (70), Nallet par Pape (74)
Les Grenoblois ont remporté
dimanche face à Bourgoin (17-5) une victoire importante qui leur
permet de conserver quelques chances de qualification en championnat.
Les Berjalliens ne parvenaient
pas à concrétiser leur premier quart d'heure de domination avec le
vent dans le dos. Les Grenoblois bénéficiaient d'une faute d'anti
jeu d'Anthony Forest qui permettait à Bénazech de réussir la
première pénalité du match (3-0). Le buteur de Bourgoin Péclier
ratait ensuite un drop et une pénalité, et la deuxième incursion
dans le camp berjallien permettait à Bénazech de réussir une
deuxième pénalité (6-0).
Juste avant la mi-temps, Beale
réussissait un drop (9-0), et le FCG repartait aux vestiaires avec 9
points d'avance en ayant joué contre le vent pendant ces 40
premières minutes.
Dès le début de la seconde
période, sur une balle perdue en touche, Grenoble encaissait le seul
essai de son adversaire marqué par Coux (9-5). Le talonneur
Martin-Culet redonnait neuf points d'avance aux Grenoblois en marquant
le seul essai de son équipe (14-5), et F. Bénazech inscrivait les
derniers points de la partie en réussissant un drop (17-5).
cor-fm-jb/bd