Rugby, play-off/Grenoble - Stade Français 7-28

SANS FIORITURES, avec ténacité, fierté et discipline, le Stade Français a fait une prometteuse rentrée en play-off en s'imposant (28-7) sur le terrain d'une équipe grenobloise au bout du rouleau. Les Parisiens se positionnent ainsi avantageusement dans la course aux demi-finales du championnat. Avec, au centre de leur attaque, un Brian Liebenberg éblouissant. Ses anciens partenaires isérois attendaient de lui qu'il tente de démanteler leur défense en utilisant sa puissance ? Il les surprit en s'infiltrant pour planter un essai superbe qui restera comme l'éclair de cette nocturne.

« Nous avons maîtrisé notre sujet »

Pour le reste, les visiteurs s'appuyèrent principalement sur un jeu au pied aussi efficace que lancinant, provoquant la faute adverse et permettant au maître artificier, Diego Dominguez, de sévir. Ce qu'il fit avec son efficacité coutumière, jusqu'à ce qu'il soit rudoyé dans un regroupement d'où il sortit groggy. Il fut relayé par... Liebenberg, auteur d'un but canon de cinquante mètres avant de compléter son parcours d'un drop ! Autant dire que le Sud-Africain de la capitale a marqué là des points qui lui seront utiles quand Bernard Laporte choisira son monde pour la tournée estivale en Argentine et en Nouvelle-Zélande. Mention également au demi de mêlée Jérome Fillol et au flanker Christophe Moni, lucide et tranchant avant de laisser son poste à Pierre Rabadan. Des Parisiens qui, avant de monter en Savoie, au Corbier, s'oxygéner durant trois jours, ont apporté du bonheur à leur président, Max Guazzini, et à leurs deux compagnons Fabien Galthié et Pieter De Villiers, en tribune pour des raisons différentes. L'entraîneur, Nick Mallett, analysait : « Nous avons maîtrisé notre sujet. Sans jamais paniquer. Cela m'a rappelé notre match contre les Harlequins en Angleterre gagné 26-0. Avec de la sérénité, de l'intelligence tactique et de l'envie. Sur ce succès qui nous met sur orbite, on peut préparer notre match du 5 avril contre Agen, chez nous à Jean-Bouin, l'esprit libre. » L'interminable David Auradou constate : « Quand nous encaissons l'essai de pénalité, nous nous remettons à jouer sans broncher. L'arbitre a apprécié. Nous en voulions, nous étions bien ensemble... Qu'elle a bon goût cette victoire ! »


Jean Cormier