Le dossier du Midi Olympique sur le club

Retour Sommaire

ENTRETIEN
Entouré par deux nouveaux adjoints, Michel Ringeval veut donner à l'équipe
un souffle nouveau pour effacer la mauvaise saison 1999/2000.

Michel Ringeval: « Le soutien, c'est l'oxygène du jeu »

Retour Sommaire

Midi Olympique.- 2000/2001 va être une saison terrible. Comment l'abordez-vous?
Michel Ringeval
.- Avec un gros point d'interrogation. A ce jour, il est difficile d'évaluer très précisément le potentiel du groupe. Nous pensons qu'il est de qualité mais vu que nous n'avons pas encore tous les éléments sous la main et notamment ceux de l'hémisphère Sud, il est impossible de se faire une idée précise du niveau de l'équipe. Le recrutement de la saison passée nous a appris à être prudent. A l'heure actuelle, nous en sommes réduits à faire des extrapolations. J'espère que le FC Grenoble va me surprendre agréablement.

M. O.- Pour effacer l'échec de la saison écoulée?
M. R
.- Je n'emploierais pas le mot échec. Nous avons été au niveau de dix des douze équipes de la poule, Toulouse étant au- dessus du lot et Montauban en dessous. Chacune de ces dix équipes étant capable d'exploits à l'extérieur mais aussi de se faire battre à l'extérieur. La non-qualification a tenu à pas grand-chose. A une défaite à Montauban où nous aurions dû gagner cent fois.


« J'ai toujours milité pour un rugby complet...

M. O.- Cela dit, vous n'avez jamais retrouvé le niveau de jeu qui vous avait conduit en demi-finale en 1999. Comment expliquez-vous cela?
M. R.
- Par les blessures de pièces essentielles. Je pense notamment à Mark Beale, l'ouvreur blessé en novembre et Franck Corrihons en avril. La charnière a été inopérante toute la saison. On a pu mesurer à l'occasion l'importance de Mark Beale quant à sa capacité à faire jouer vers les extérieurs. Sans lui nous avons été beaucoup moins efficaces, notre jeu s'en est trouvé bridé. Et puis Adams qui avait été déterminant en 1999 a pris un an de plus, il était moins performant.

M. O.- Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à changer d'adjoints?
M. R.
- Alain Graz, le préparateur physique n'était pas disponible à plein temps. Il était auprès de l'équipe depuis trois saisons. Ses compétences ne sont pas en cause, plutôt sa disponibilité. Quant à Yves Pinotti, il a voulu avoir la responsabilité entière d'une équipe, il s'occupe dorénavant des Reichel.


... Mais il y a des fondamentaux à ne pas trahir. »

M. O.- La présence de Didier Cambérabéro à vos côtés signifie-t-elle que le FC Grenoble va développer un jeu de trois-quarts plus ambitieux?
M. R.
- Je réfute cette analyse. Je n'ai jamais été restrictif sur le jeu des attaquants. En 1999, quand l'équipe a surpris tout le monde, nous étions aussi efficaces derrière que devant. Avec l'ASM, on m'a fait une réputation d'entraîneur des avants, or notre jeu d'attaque avait dix ans d'avance. Avec les Dubertrand, Romeu, Luciani nous programmions des troisièmes temps de jeu. Notre rugby était alors taxé de stéréotypé. C'est une question de mode, de mots. Aujourd'hui, on parlerait de plusieurs temps de jeu et on s'extasierait. Pendant dix ans, on s'est régalé. On évoquait les avants de l'ASM et il y avait cinq attaquants en équipe de France, Romeu, Droitecourt, Pebeyre, Dubertrand, Phliponeau...

J'ai toujours milité pour un rugby complet. Mais il y a des fondamentaux à ne pas trahir.

M. O.- Vos credos ont-ils évolué?
M. R.
- Mais ce ne sont pas mes credos, ce sont ceux du rugby de toujours, conquête, conservation, défense. Si tu n'as pas la moyenne dans ces trois domaines, tu n'as pas une bonne équipe. Ça c'est le minimum vital. Pour avoir une très bonne équipe, il faut plus.

M O.- Quoi donc?
M. R.
- De la vitesse, de la puissance, du dynamisme, de la technique, de l'organisation, de l'envie, du talent.

Le recrutement effectué va dans ce sens. En changeant les hommes, je pense que nous avons changé l'état d'esprit du groupe. J'y décèle du sérieux, du professionnalisme, de la concentration. Le groupe fait preuve d'une grande application depuis la reprise des entraînements. C'est très intéressant.

M. O.- Comment imaginez- vous la saison qui va débuter le 16 septembre?
M. R.
- A l'heure actuelle, j'essaie de faire comprendre au groupe que le soutien au porteur du ballon, c'est l'oxygène du jeu. Notre objectif, cette saison, sera de nous donner un maximum d'oxygène.

Dans notre optique le porteur est responsable du ballon, le soutien lui est responsable du porteur du ballon. L'idéal serait de parvenir à un soutien permanent au porteur afin de ne jamais perdre le ballon, d'enchaîner cinq, six temps de jeu, davantage si besoin.

Cela dit, si nous pouvons marquer en première intention nous ne nous en priverons pas. Et je pense qu'à partir des mêlées il y a des bons coups à tenter.

M. O.- Compte tenu du nombre d'étrangers dans l'équipe, ne craignez-vous pas un problème de communication?
M. R.
- Nous avons des traducteurs. Mark Beale s'occupe des Anglo-Saxons, Albanese et Rondinelli parleront aux Argentins. Ne craignez rien, nous sommes organisés.


Propos recueillis par
Francis LARRIBE


Retour Sommaire

Retour Dossier